L’augmentation mammaire est proposée lorsque les patientes sont gênées par une taille de poitrine qu’elles jugent insuffisante (seins trop petits) ; elle peut être utile en cas d’asymétrie ou de malformation mammaire, et lors de la symétrisation sur un cancer du sein.
Principe de l’augmentation mammaire prothétique
L'hypoplasie des seins se définit par des seins dont le volume est insuffisant pour être en harmonie avec la silhouette de la patiente. Elle résulte souvent d'un mauvais développement de la glande pendant l'adolescence ou survient plus tard, par exemple après un bouleversement hormonal, une grossesse ou un amaigrissement, phénomènes diminuant le volume de la glande.
L'hypoplasie mammaire est parfois accompagnée d'une ptose (seins tombants dus à une glande mammaire affaissée, une peau distendue et une aréole placée trop bas).
Touchant à la féminité, ce défaut est en général mal vécu par la patiente, aussi bien sur le plan physique que psychologique, au point qu'elle en est parfois très complexée et perd confiance en elle. La plastie d'augmentation mammaire par prothèse peut résoudre cet inconvénient d'une poitrine trop petite.
Cet acte chirurgical est envisageable à partir de 18 ans et tout au long de la vie. Les mineures sont en général jugées inaptes à recevoir des implants mammaires esthétiques.
Informations utiles
Age : chez l’adulte quelque soit l’âge
Indications : manque de volume de la poitrine
Durée : 1H à 1H30
Anesthésie : générale
Hospitalisation : 1 nuit
Suites : Douleur pouvant être soutenue pendant quelques jours, puis s’estompe pour disparaitre vers la fin de la première semaine, ecchymoses pendant 8 à 15 jours
Soins post-opératoires : pansements pendant 15 jours, port brassière pendant 1 à 2 mois
Arrêt de travail : 8 jours, arrêt du sport : 1 à 2 mois
Résultat : 3 à 6 mois

Les implants mammaires utilisés au cours des augmentations mammaires
Les prothèses mammaires implantées sont constituées d'une enveloppe en élastomère de silicone et d'un produit de remplissage. Lorsque le produit de remplissage est introduit en usine, on parle d'implants préremplis. Lorsque le chirurgien remplit lui-même les prothèses avec du sérum physiologique, on parle d'implants gonflables.
Nouveaux implants préremplis de gel de silicone
Aujourd'hui, les prothèses préremplies de gel de silicone représentent la majorité des implants utilisés en France et à l'étranger.
Posées depuis plus de 40 ans, ces prothèses ont fait leurs preuves à travers le temps. Elles sont véritablement appropriées pour ce type d'intervention, du fait de leur résultat naturel. Au fil des ans, elles ont été améliorées et leurs défauts corrigés, notamment à la fin des années 1990. Désormais, en France, des normes drastiques régissent la fabrication et l'utilisation de toutes les prothèses. Ces implants sont constitués d'une enveloppe complètement imperméable, à la fois solide et élastique, contenant du gel de silicone souple. Elle est composée d'élastomère de silicone et peut être lisse ou microtexturée.
Les améliorations de la nouvelle génération d'implants, augmentant leur fiabilité, portent autant sur les enveloppes que sur le gel :
- Les enveloppes sont désormais très résistantes à l'usure et évitent que le gel «transpire» vers l'extérieur (cause de coques), grâce à la solidité de leur paroi.
- Les gels de silicone dits «cohésifs», ne se répandent pas si l'enveloppe vient à se rompre, car leur fluidité est moindre.
Parallèlement à ces progrès liés à la fiabilité, la diversité des nouvelles prothèses s'est accrue, offrant désormais un large choix dans les formes et donc la possibilité de répondre à chaque demande de manière personnalisée.
Des prothèses anatomiques en forme de goutte d'eau, de différentes hauteurs, largeurs et épaisseurs, sont venues compléter les habituels implants ronds.
Grâce à cette grande diversité de formes et de volumes, le choix des implants est optimum : il peut être réalisé quasiment sur mesure selon la silhouette et les attentes propres à chaque patiente.
Les autres types d'implants
Si l'élastomère de silicone constitue toujours la matière première des enveloppes, le produit de remplissage peut également être :
Le sérum physiologique
C'est tout simplement de l'eau salée (composante principale du corps humain, à 70%). Préremplis en usine ou remplis par le chirurgien au cours de l'opération, ces implants donnent un résultat moins naturel à cause de leur contenu très fluide (consistance non gélatineuse). Ils sont plus enclins à former des plis que l'on peut sentir au toucher ou même voir. Il arrive qu'ils soient sujets à un dégonflement prématuré et soudain.
L'hydrogel
Dernier produit homologué par l'Afssaps en 2005, l'hydrogel est un gel aqueux constitué en majorité d'eau gélifiée par une substance provenant de la cellulose. Si l'enveloppe des implants contenant ce gel venait à se rompre, il peut être résorbé par le corps. Il offre également un aspect plus naturel que le sérum physiologique.
Phase pré-opératoire de l’augmentation mammaire prothétique
Deux consultations pré-opératoires sont systématiquement réalisées, de façon à informer le plus précisément possible les patientes.
Tout d'abord, le chirurgien s'assure qu'aucune contre-indication ne pourra affecter le résultat de l'intervention.
Il analyse toutes les caractéristiques physiques de la patiente : taille, poids, morphologie thoracique et mammaire, musculature, quantité de graisse et volume de la glande, qualité de la peau, nombre de grossesses, allaitements, etc.
Le mode opératoire est fixé selon plusieurs critères, notamment en fonction des souhaits de la patiente, de la méthode de travail du chirurgien et de l'environnement anatomique évoqué ci-dessus. Le choix et le positionnement des prothèses par rapport aux muscles ainsi que l'emplacement des cicatrices sont définis avant l'opération.
Une consultation avec le médecin anesthésiste est prévue avant l'opération.
Une mammographie et une échographie des seins sont effectuées avant l’intervention, de façon à avoir un bilan radiologique de référence.
Il est formellement interdit de prendre des médicaments composés d'aspirine au cours des dix jours précédant l'opération.
Prise en charge de l'augmentation mammaire par pose de prothèses
De façon générale, l'assurance-maladie ne prend pas en charge cette intervention, la motivation étant uniquement esthétique.
Les seuls rares cas de prise en charge partielle, et après entente préalable auprès d’un Médecin de la Sécurité Sociale, concernent quelques cas très spécifiques d'absence complète ou quasi complète de poitrine (agénésie mammaire), ou de malformation mammaire.
Phase opératoire de l’augmentation mammaire prothétique
Caractéristiques de l'anesthésie
La plastie d'augmentation mammaire par prothèse nécessite une anesthésie générale : elle dure entre 1H et 1H30.
Type d'hospitalisation
Une seule journée d'hospitalisation est habituellement requise, avec une entrée le matin même de l’intervention, et une sortie le lendemain.
L'intervention s'effectue même parfois en ambulatoire : la sortie est alors prévue le jour même après une surveillance de quelques heures.
L'opération
La technique utilisée est adaptée à chaque cas, dans le but de parvenir aux meilleurs résultats. Le principe est le suivant :
Cicatrices :
Plusieurs voies d'abord sont envisageables :
- au niveau de l'aréole, l'incision est pratiquée dans la partie inférieure du contour de l'aréole (incision hémipériaréolaire inférieure) ;
- au niveau de l'aisselle, l'incision se fait sous le bras (incision axillaire) ;
- au niveau du sein, l'incision est effectuée sous le sein, dissimulée dans le pli (incision sous-mammaire).
Ces incisions sont réalisées dans des endroits de jonction ou dans les plis naturels : les cicatrices laissées par celles-ci seront donc discrètes, quelque soit la localisation.
Pose des implants :
Les prothèses sont introduites par les incisions vers la loge confectionnée par le chirurgien. Il est possible de les positionner de deux façons :
- devant les muscles, les implants sont posés derrière la glande et devant les muscles pectoraux (position rétroglandulaire); cette disposition est moins douloureuse en post-opératoire mais les implants peuvent être visibles, en particulier chez les patientes très minces
- derrière les muscles, les implants sont posés en profondeur derrière les muscles pectoraux (position rétropectorale). Cette position est plus douloureuse en post-opératoire, mais permet une meilleure dissimulation des contours prothétiques.
Une discussion avec le chirurgien mettra en évidence les avantages et les inconvénients de ces deux emplacements pour faire le meilleur choix.
Cure de ptose associée
En présence d'une ptose mammaire (poitrine tombante, seins relachés, aréoles basses), il est possible de retendre la peau du sein pour le rehausser, on parle alors de mastopexie (« lifting mammaire »).
Des cicatrices supplémentaires seront réalisées au niveau de l'aréole, une cicatrice verticale jusqu'au sillon mammaire et éventuellement une cicatrice le long du sillon sous-mammaire.
Phase post-opératoire de l’augmentation mammaire prothétique
Des douleurs peuvent apparaître les premiers jours après l'opération, surtout si le volume des prothèses est conséquent et si leur position est rétromusculaire. Une prise d'antalgiques et d’anti-inflammatoires est préconisée pendant quelques jours en fonction de l'intensité des douleurs. Au début, les symptômes les plus fréquents sont: ecchymoses (bleus), œdème (gonflement) et difficulté à lever les bras.
Le bandage initial est retiré après 24H au profit d'un autre plus léger. Il est alors conseillé de porter un soutien-gorge 24h/24 les premières semaines. Les patientes font elles-mêmes le pansement, toutes les 48H pendant 15 jours. Les fils de suture sont en général internes et fondent spontanément. Une visite de contrôle est systématique au 15è jour post-opératoire.
Pour cette intervention, cinq à dix jours d'arrêt de travail (congés) et de repos sont conseillés, et toute activité sportive doit être interrompue pendant un ou deux mois.
Au final
Le résultat définitif est réellement appréciable environ deux à trois mois après l'intervention. Les implants se sont alors stabilisés et la poitrine redevient souple.
Grâce à cette opération, le volume des seins et leur forme sont améliorés et les cicatrices résiduelles restent en général très discrètes.
L'augmentation mammaire transforme la silhouette : la patiente a davantage de choix dans la manière de s'habiller et recouvre complètement sa féminité, ce qui s'avère très positif sur le plan psychologique.
Informations complémentaires sur l’augmentation mammaire prothétique
Grossesse et allaitement
La pose d'implants mammaires ne gêne en rien la possibilité d'avoir des enfants et de les allaiter (dans la majorité des cas). Ils ne représentent aucun danger que ce soit pour la mère ou pour le bébé. Un délai minimum de six mois après l'opération est toutefois conseillé.
Développement de maladies auto-immunes
La pose de prothèses mammaires (en particulier en silicone) n'augmente en rien le risque de développer ce genre de maladies rares, selon les résultats apportés par diverses recherches scientifiques d'envergure internationale.
Cancer et implants
Les femmes portant des implants mammaires ne sont pas plus susceptibles que les autres de développer un cancer du sein. Le suivi sénologique ne pose en général aucun problème particulier et il est tout à fait possible de réaliser échographies et mammographies.
Longévité des prothèses
La pose d'implants mammaires ne doit pas être considéré comme définitive, à vie. En effet, la longévité des prothèses, quelles qu'elles soient, est difficilement déterminable, celle-ci résultant de critères d'usure de vitesse variable : aucune garantie ne peut être prise quant à la longévité des implants.
Il convient tout de même de souligner les progrès réalisés sur les nouvelles prothèses concernant leur résistance et leur fiabilité. Celles-ci ne sont plus obligatoirement à changer tous les dix ans. Seuls la survenue d'un problème ou le désir de la patiente d'améliorer l'aspect de sa poitrine (amélioration de ptose, changement de forme ou de volume, etc.) justifieront un remplacement des implants.
Suivi médical
Au cours des semaines puis des mois suivant l'opération, la pose d'implants nécessite des consultations de surveillance par le chirurgien. Plus tard, les visites médicales ordinaires sont à maintenir (dépistage du cancer du sein, suivi gynécologique), sans pour autant faire d'autres examens que les habituels. Les patientes porteuses d'implants ne devront pas oublier de le mentionner à chaque visite.
Par la suite, le chirurgien effectue un suivi normal pour la surveillance des prothèses tous les deux ans. Hormis ce suivi, si un changement s'opère au niveau de la poitrine ou si un choc violent a lieu, il est indispensable de consulter rapidement.
Conclusion sur l’augmentation mammaire prothétique
Cette intervention de routine permet d’embellir une poitrine et de retrouver une harmonie de la silhouette chez les femmes, ce qui est un gain tant sur le plan physique que psychologique.
Une technique chirurgicale rigoureuse doit permettre d’obtenir le résultat souhaité, en réduisant drastiquement le risque de complications.
Cette réflexion sur l’augmentation mammaire prothétique suscitera peut-être de nouvelles questions, pour lesquelles vous attendrez des informations complémentaires.
Nous sommes à votre disposition pour en reparler au cours d'une prochaine consultation, voire le jour même de l'intervention où nous nous reverrons, de toute manière, avant l'anesthésie.